Serge Reggiani - Si tu me payes un verre /1975
Muzica: Cris Carol
Versuri cantec: Bernard Dimey
Si tu me payes un verre, je ne te demanderai pas
Ou tu vas, d'ou tu viens, si tu sors de cabane,
Si ta femme est jolie, ou si tu n'en as pas,
Si tu traines tout seul, avec un coeur en panne...
Je ne te dirai rien, je te contemplerai;
Nous dirons quelques mots, en prenant nos distances,
Nous viderons nos verres et je repartirai
Avec un peu de toi, pour meubler mon silence...
Si tu me payes un verre, tu pourras, si tu veux,
Me raconter ta vie, en faire une epopee,
En faire un opera... J'entrerai dans ton jeu,
Je saurai sans effort me mettre a ta portee,
Je reinventerai des sourire de gamin,
J'en ferai des bouquets, j'en ferai des guirlandes,
Je te les offrirai, en te serrant la main,
Il ne te reste plus qu'a passer la commande...
Si tu me payes un verre, que j'aie tres soif ou pas,
Je te regarderai comme on regarde un frere,
Un peu comme le Christ, a son dernier repas,
Comme lui, je dirai deux verites premieres:
Il faut savoir s'aimer, malgre la gueule qu'on a,
Et ne jamais juger le bon, ni la canaille,
Si tu me payes un verre, je ne t'en voudrai pas
De n'etre rien du tout... Je ne suis rien qui vaille...
Si tu me payes un verre, on ira jusqu'au bout,
Tu seras mon ami, au moins quelques secondes,
Nous referons le monde, oscillants, mais debout,
Heureux de decouvrir que, si la terre est ronde,
On est aussi ronds qu'elle, et qu'on s'en porte bien,
Tu cherchais dans la foule une voix qui reponde,
Alors, paye ton verre, et je t'aimerai bien,
Nous serons les cocus les plus heureux du monde...