Georges Brassens - Hecatombe / 1953
Versuri/text:
Au marche de Briv'-la-Gaillarde,
A propos de bottes d'oignons,
Quelques douzaines de gaillardes
Se crepaient un jour le chignon.
A pied, a cheval, en voiture,
Les gendarmes, mal inspires,
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'echauffoure'.
Or, sous tous les cieux sans vergogne,
C'est un usag' bien etabli,
Des qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout l'monde se reconcili'.
Ces furi's, perdant tout' mesure,
Se ruerent sur les guignols,
Et donnerent, je vous l'assure,
En voyant ces braves pandores
Etre a deux doigts de succomber,
Moi, j'bichais, car je les adore
Sous la forme de macchabe's.
De la mansarde ou je reside,
J'excitais les farouches bras
Des megeres gendarmicides,
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"
Frenetiqu' l'une d'ell's attache
Le vieux marechal des logis,
Et lui fait crier: "Mort aux vaches!
Mort aux lois! Vive l'anarchi'!"
Une autre fourre avec rudesse
Le crane d'un de ces lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu'elle serre comme un etau.
La plus grasse de ces femelles,
Ouvrant son corsag' dilate,
Matraque a grands coups de mamelles
Ceux qui passent a sa porte'.
Ils tombent, tombent, tombent, tombent,
Et, s'lon les avis competents,
Il parait que cett' hecatombe
Fut la plus bell' de tous les temps.
Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur comptant de gnons,
Ces furi's, comme outrage ultime,
En retournant a leurs oignons,
Ces furi's, a peine si j'ose
Le dire, tellement c'est bas,
Leur auraient mem' coupe les choses:
Par bonheur ils n'en avaient pas!
Leur auraient mem' coupe les choses:
Par bonheur ils n'en avaient pas!